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C'est l'heure d'aller travailler

C'est ce lundi 13 juillet que je vais avoir mon premier contact direct avec Proyecto Horizonte, je vais enfin pouvoir voir le tout sur le terrain et plus seulement au travers de mails. Katia, la responsable des volontaires m'a donné rendez-vous à 7:20 au jardín botánico, à environ 15 minutes à pied de la maison. C'est tôt mais il faut presque 40 minutes en trufi, des espèces de bus-taxis publics pour se rendre dans le quartier d'Ushpa-Ushpa.











On doit d'abord prendre le trufi no 134 ou 130 jusqu'au kilomètre 0 de la avenida petrolera et ensuite changer, prendre le 123 qui nous dépose devant l'organisation. C'est assez stressant, il faut traverser rapidement la rue avec un trafic assez important et ensuite attendre le bon trufi et lui faire signe de la main pour qu'il s'arrête vers nous. En fait ici tous les transports en communs s'arrêtent où on veut, ils mettent les feux de panne et c'est réglé. En plus ce n'est vraiment pas cher, 2 bolivianos pour n'importe quelle course, soit environ 30 centimes ! La circulation ici est plutôt surréaliste, on traverse la route où on veut, on ne s'attache pas, on s'entasse dans les voitures et dans les bus, il n'y pas de règles je crois, dépassement par la droite, la gauche, klaxons à tout va. Je ne pourrais jamais conduire en Bolivie, on ne connaît jamais la réaction des autres conducteurs, c'est tellement imprévisible ! C'est sûrement pour ça qu'il n'y quasi que des voitures automatiques...











Il faut bien que je me mémorise le lieu où on change de trufi parce que demain je fais le trajet toute seule ! C'est presque un lieu immanquable, des chantiers, des trous partout, des déchets, des vendeurs ambulants, des bâches de couleur, c'est vraisemblablement un carrefour important mais tellement confus ! Et après il faut changer de trufi dans la bonne direction !

C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler

Katia est très sympa et elle me demande si j'ai déjà une idée sur ce que j'aimerais faire au sein de l'association. Je lui dis que j'aimerais vraiment travailler dans l'école puisque l'éducation est quelque chose qui m'intéresse beaucoup et que j'envisage de me diriger dans ce domaine. Elle me dit que c'est tout à fait possible si mon niveau d'espagnol est suffisant, j'espère que oui. Mais de toute façon cette semaine c'est encore les vacances scolaires donc l'école est fermée, je pourrai sûrement aider Maria-Teresa la semaine prochaine avec les élèves qui ont de la difficulté, à suivre...





On arrive dans le quartier. Changement radical : la route n'est pas une route mais plutôt un chemin plein de trous, c'est poussiéreux et sale, les maisons sont en terre, il y a des chiens vagabonds partout.











Katia me présente rapidement les lieux, nous nous trouvons sur le terrain de sport. Il est bordé par la crèche, le jardín d'enfants et les classes primaires. Il y a aussi le bâtiment qui abrite le centre médical, les bureaux de l'administration et des psychologues et la petite bibliothèque-médiathèque. C'est vraiment rustique comme infrastructures mais ça semble fonctionner et aider pas mal de gens du coin. L'école se trouve plus haut sur la colline, on ira un autre jour puisque de toute façon c'est fermé aujourd'hui.

C'est l'heure d'aller travailler
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C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler

Elle m'explique un peu le fonctionnement général de l'organisation et la situation du quartier. Il a beaucoup de problèmes avec les jeunes, des grossesses d'adolescentes, de la violence, les problèmes d'alcoolisme et de drogues (snifer de la colle par exemple) et c'est pourquoi des activités sont aussi prévues après les cours, pour occuper les jeunes et ne pas les faire dévier sur un mauvais chemin. Il y a principalement du foot, du basket, de la danse, on peut aussi apprendre à jouer de la guitare et pendant une année un volontaire allemand à également donné des cours de badminton. La crèche et l'école expliquent aux enfants l'importance de l'hygiène et d'une bonne nutrition et les psychologues offrent un soutien aux personnes en difficultés.











L'association est gérée par une grande majorité de locaux, il y a seulement Katia qui s'occupe des volontaires et de la communication et Eliza de la gestion générale qui sont étrangères. J'apprends aussi que l'école est presque entièrement indépendante financièrement, l'association continue seulement à offrir des bourses aux personnes les plus nécessiteuses pour que les familles puissent envoyer leurs enfants à l'école.









Comme c'est les vacances il n'y a pas beaucoup d'animation, je travaille alors au bureau pour aider à mettre en page des exercices de lecture. C'est pas très intéressant mais il faut bien le faire. L'ambiance de le (très) petit bureau est plutôt sympa. Les gens sont beaucoup plus cool que chez nous, on écoute de la musique, on parle. On n'est moins efficace que chez nous mais ça ne dérange personne.











A midi, Katia refait le trajet inverse avec moi pour être sûre que je ne perde pas le lendemain. Puis, nous marchons pendant presque 25 minutes vers le centre-ville pour que aller manger quelque chose et aller chercher une carte à l'office du tourisme. Nous arrivons sur la place à Colonnes et Katia me montre un petit restau. Je décide de manger là et Katia me laisse en s'assurant que je retrouverai bien le chemin inverse. C'est joli et tranquille, je mange des spaghettis (pour moins de 5.- en plus), ça me manquait ! Après le repas je vais à l'office du tourisme et je prends une carte de la ville, elle me sera très utile pour le chemin du retour. Je rentre donc tranquillement chez Sharon, presque 35 minutes de marche.



















Pas un moment de répit, nous repartons retrouver des copines pour manger une glace. On discute dans un petit café très fréquenté. En fait j'ai déjà remarqué qu'ici les gens ont beaucoup plus tendance à aller manger dehors, prendre une glace, un café, du gâteau, les terrasses sont toujours bien remplies. Les amies de Sharon ont une voiture et nous rejoignons alors d'autres copines dans un restau mexicain, plus pour leur dire bonjour que pour manger.











Je commence à me sentir malade, la nausée, mal de tête, j'espère que ce n'est que passager...











Arrivée à la maison, je me mets directement au lit, je me sens de plus en plus mal, mon ventre surtout. Effectivement j'ai dû manger quelque chose qui ne passait pas, j'ai vomi toute la nuit :(

Le lendemain c'est donc journée repos, dodo, thé et télé ! En fin de journée nous regardons un film bolivien très intéressant mais plutôt rude : El cementerio de los elefantes. J'aimerais bien faire un article sur ce film et cette autre réalité que celle que nous connaissons dans notre petite Suisse bien protégée de la dureté du monde. Enfin c'est comme ça que je le ressens. Connaître ce qui se passe ailleurs et le vivre sont deux choses bien distinctes... C'est un sacré choc pour moi quand même. On a beau s'imaginer beaucoup de choses, les vivre au plus près c'est une autre affaire quand même !

C'est l'heure d'aller travailler

Mercredi matin je me sens mieux. J'ai rendez-vous à 11 heures avec Katia et le reste de l'équipe du bureau dans un café du centre-ville, le Molino Blanco. Ils ont travaillé là ce matin parce qu'ensuite nous avons des grillades dans un parcours célébrer (en avance) el día de la amistad et c'était plus pratique pour les transports de faire comme ça. Le café est sympa, ils ont l'air d'avoir des petits pains de toutes sortes vraiment délicieux, je reviendrai. On part vers 11 heures 30, on galère un peu pour trouver un, enfin plutôt deux taxis pour nous emmener au Parque del bicentenario. Le parc est plutôt grand, il y a de tout : des places pour griller, des places de jeux, un terrain de sport, une piscine, des engins pour faire du sport, un petit train qui fait le tour du parc. On discute, on essaie les "machines" pour le sport, l'ambiance est vraiment bonne.

C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler

D'autres personnes de l'organisation nous rejoignent bientôt et amène le repas. On a chacun un plat avec du poulet grillé, du riz, des frites et des pâtes, c'est immense comme portion ! Je mange seulement un peu, mon ventre n'est pas encore au top... Après le repas, certains discutent, d'autres font du foot et moi je me joins à un groupe pour jouer à un jeu genre tabou. On rigole beaucoup et c'est un bon moyen de parler en espagnol. Ensuite vient le dessert. Un monsieur a son anniversaire et on a donc droit à un gâteau, enfin plutôt une vraie grande tourte avec plein de crème ! C'est les spécialistes ici ! On chante joyeux anniversaire et puis j'assiste à la tradition, la personne qui fête son anniversaire doit mordre le gâteau et les autres lui enfoncent la tête dedans ! Aujourd'hui ça marche moyen mais c'est plutôt marrant ! L'après-midi avance tranquillement et vers 16 heures je rentre à la maison, quelle belle journée bien qu'il faisait un peu frais et que c'était couvert !







C'est l'heure d'aller travailler
C'est l'heure d'aller travailler

Contre le soir, Sharon me propose d'aller au sauna avec elle et sa maman, j'accepte volontiers, j'y pas vraiment en Suisse donc c'est l'opportunité ! Ça me fera un peu évacuer le stress de ces derniers jours, c'est tellement différent, ça fait beaucoup d'émotions à la fois. En plus, c'est vraiment pas cher, moins de 5 francs.


La sauna ça creuse ! On fait donc un petit détour par Las Islas, un endroit où il y a comme pleins de petits stands de nourriture, ça sent bon et Sharon me dit que c'est un lieu multiculturel, il n'y a pas de différences de classes sociales. Je mange du poulet grillé (fumé un peu aussi), mmmh rico !





Ce jeudi c'est de nouveau journée à l'association, au bureau plutôt. Je fais de la mise en page d'exercice le matin et l'après-midi je les aide à coller des étiquettes sur des enveloppes pour créer un nouveau système de suivi des enfants en difficultés. Beaucoup de choses se font à la main, écrire dans des registres, mettre des documents par cas dans des enveloppes, le système n'est pas tout informatisé comme on a souvent l'habitude chez nous. Donc il fait bien que quelqu'un colle les étiquettes sur les enveloppes ! Ça me dérange pas, l'ambiance est bonne, j'écoute de la musique. Par contre aujourd'hui c'était pas trop le moral... Voilà une semaine que je suis arrivée, toutes les émotions se sont accumulées et je craque. C'est tellement différent ! Je l'ai déjà dit je sais pas combien de fois mais c'est vraiment un choc. Deux petits coup de fil à maman et c'est reparti :)


Sharon m'a aussi expliqué quelque chose d'assez inconcevable pour nous les suisses. Ici, arriver en retard c'est tout à fait normal et presque même indispensable ! Par exemple, ce matin pour aller à l'organisation avec les transports publics (dont on n'est jamais vraiment sur des horaires, enfin il n'y en a pas !) je suis arrivée avec environ 25 minutes de retard mais en fait tout le monde venait juste d'arriver même certains n'étaient pas là. Ça ne pose de problèmes à personne, on ne s'énerve pas, pas de stress !



Le soir je suis allée écouter un petit concert de jazz avec Sharon. Elle fait beaucoup de piano et est du coup très bien intégrée à la vie musicale de Cochabamba, c'est chouette pour me faire découvrir des trucs ! Ensuite on est allée boire un verre au Novecento et on est rentrée :)

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